Bakhacha
« C’est Bakhacha! » beuglèrent une multitude d’humains. Elle vient combattre à nos côtés. Entendant l’appel malgré le vacarme des centaines hommes reprirent le cri de ralliement.
- Bakhacha! Bakhacha!
La mine sombre, la guerrière se frayait à coups d’épée un chemin à travers les lignes arrière de l’armée Gung. A travers la fumée épaisse, elle regarda au loin là où se déroulait l’essentiel de la bataille. Submergées par un raz de marée de Gungs, les pauvres humains reculaient dangereusement vers leur camp de base. Les fanatiques de l’armée du Chaos évoquaient, comme la légende le prétendait, une déferlante de mort, de haine et de violence.
Des officiers accoururent à la rencontre du capitaine, la joie de la voir nettement atténué par le désastre en cours. A bout de nerf à force d’entendre des cris d’agonie monter de tout Fay Go, Bakhacha fut étonné de s’entendre parler avec un calme glacial.
- Que se passe-t-il ? Pourquoi nos meilleurs soldats reculent-ils?
- Les Gungs HO répondirent en cœurs les officiers.
Bakhacha essuya le sang de son épée sur le bras d’un gung DO gisant au sol puis regarda autour d’elle en quête d’une prochaine victime. Elle n’entendait plus rien sinon le souffle d’une rage incommensurable.
Elle était La capitaine sur Fay Go.
Elle devait protéger ce lieu de l’armée du Chaos.
Elle sera le dernier rempart.
Elle escaladera ce mur infranchissable fait de haine et de devoirs.
En silence, la capitaine avança et vint se mêler aux combattants occupés à ferrailler contre les tueurs gungs qui tentaient une percée sur le flanc gauche de notre défense. Dans l’invraisemblable mêlée, elle vit du coin de l’œil d’honorables artisans une arme de fortune au poing s’efforçant de défendre leur cargaison de marchandise. A leur côté, de jeunes humains à peine entrée dans l’âge adulte brandissaient des piques sans trembler. Prêt à tout pour les soutenir, des gamins, sans doute leurs petits frères, levaient péniblement des gourdins bien trop lourds. Ils avaient subis toute l’année les raids sanglants des Magmars. Qu’importe s’ils étaient mal équipés, s’ils n’avaient pas toutes les bénédictions, ils étaient là, prêts à défendre le territoire des humains au péril de leur vie et c’est bien là l’essentiel.
Le regard rivé devant lui Bakhacha daignait seulement étriper les inconscients qui tentaient de lui barrer le chemin. Ce menu fretin ne l’intéressait pas. Et les ennemis qu’elle cherchait n’étaient pas encore à sa portée. Elle sauta par-dessus une barricade de fortune et avança droit vers la ligne principale d’affrontement.
(à suivre)